Chronique du Mali : Le rêve malien sera-t-il une réalité ?
Le Premier ministre par intérim, colonel Abdoulaye Maïga, après son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, que le monde n’est pas prêt à oublier, n’est pas rentré au Mali en rasant le mur de honte ou de peur, tant son discours a été diversement commenté, certains le trouvant d’une hargne osée, d’un ton belliqueux et non nécessaire, qui ne serait pas sans conséquence, tant il ouvre plusieurs fronts à la fois. Il a été accueilli à l’aéroport international Modibo Kéita Senou, par une liesse populaire, qui l’a accompagné sur tout le trajet, en reconnaissance de son engagement pour le Mali, qui n’est pas feint ou sur le bout des lèvres, mais sincère. Le soutien populaire était tout aussi sincère, malgré les récentes sanctions qui ont produit tous les effets, sauf celui escompté de faire remonter les populations contre les autorités de la transition.
A y regarder de près, le représentant du peuple martyr du Mali, à la tribune des Nations-Unies, a-t-il ouvert des fronts qui ne l’étaient déjà béants, comme les relations diplomatiques franco-maliennes, celle fratricide entre les frères de la CEDEAO, dont les mains n’ont pas faibli pour garrotter les artères économiques du Mali, dans le seul but de lui assener un coup fatal. Impitoyable à l’endroit des individus et du peuple malien, et sans égard pour l’Etat du Mali, déjà affaibli par plusieurs années de pressions sécuritaires terroristes. Sans qu’aucune autre raison à ces sanctions ne puisse résister à l’analyse, que celle de réduire l’organisation communautaire au rôle d’un bras armé de certaines puissances occidentales pour soumettre un Etat dont la légitimité populaire des autorités ne souffre d’aucun doute, mais dont les territoires restent occupés par des forces obscurantistes