A l’heure des grandes mutations géopolitiques : Les organisations africaines en question
Des évènements récents ont mis à rude épreuve certaines organisations africaines comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA), mettant à nu le déphase crucial entre les pratiques des élites qui les dirigent et les aspirations profondes qui ont prévalu à leur naissance. Au nombre de ces aspirations des peuples africains qui s’éloignent d’eux tel un mirage, figurent la prise en compte de la communauté de destin des peuples africains, l’intégration et l’union africaine (aux niveaux politique, économique et financier, social et culturel), la démocratie, l’indépendance et la souveraineté nationales, la bonne gouvernance et le développement, toutes choses qui ne vont pas sans la sécurité et la sûreté nationales des Etats.
A l’observation, on ne peut que constater que d’autres priorités inavouables par les chefs d’Etat africains bousculent les objectifs jadis fixés de l’UA et de la CEDEAO, d’où le déphase avec des pratiques innommables, qui poussent les peuples attachés aux aspirations restées infructueuses, à demander des comptes avec plus d’exigence à l’intérieur des Etats, au niveau communautaire et de l’Union. Les cas les plus emblématiques constituent cette épidémie de coups d’Etat qui arrivent quand les contestations populaires enflent et deviennent débordantes. Faute de se remettre en cause et de se mettre à l’écoute des voix discordantes du peuple, ces chefs d’Etat à la légitimité douteuse ont très souvent ramé à contre-courant des vagues, qui finissent par les emporter malheureusement loin de leur patrie trahie et martyrisée.